vendredi 9 décembre 2016

Séraphin

... je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé... Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds et deux pour voler.
Ils se criaient l'un à l'autre : "Saint, saint, saint, le Seigneur de l'univers, sa gloire remplit toute la terre!" 
Isaïe 6, 1-3


tout a commencé par un long week-end à Barcelone pendant lequel j'ai passé une matinée au Museu nacional d'art de Catalunya, particulièrement dans la section médiévale où une grande partie est consacrée à des absides fresquées d'églises disparues (?) de Catalogne.
une particulièrement m'a beaucoup plu :























elle provient de l'église de Santa Maria de Esterri d'Aneu et on y voit bien les six ailes, les yeux sur les ailes et le triple "sanctus" abrégé en SCS.
depuis le temps que j'avais envie de broder une icône, j'ai pensé que ça ferait un "brouillon" et je me suis lancée, sans prétention à quoi que ce soit, sur un tissu sans valeur et dans des couleurs de fonds marins qui n'ont rien à voir avec les représentations que l'on peut trouver.




voilà une première ébauche : la forme des ailes et une partie des yeux.













j'ai décidé de supprimer les pieds (après tout, un ange ça vole !) et les mains puisque je ne voulais pas raconter une scène particulière.











le voici bientôt terminé, avec une lumière rasante d'hiver où les couleurs sont proches de la réalité et rendent mieux la brillance du fil.








mais ma grande angoisse, c'était le visage : je ne suis pas peintre, mais alors pas du tout.
donc j'ai fait un visage et je me suis promis, une prochaine fois, soit de faire d'abord le visage, soit de ne pas le remplir, d'indiquer seulement les arcades sourcilières, le nez et la bouche.
je vous le livre tout de même : il a un peu la bouche de travers, mais ça doit être à force de crier "saint, saint, saint" ! et il a trop mis de rouge à lèvre.
au dernier moment j'ai rajouté quelques traits de fil métallique bleu-vert-violet pour donner un peu de relief et de brillance et je m'en suis aussi servi pour faire ressortir la pupille.



lundi 29 juin 2015

encore des colliers !


je rêve de faire de grandes et belles choses brodées, et puis, finalement, je me retrouve à faire des colliers !
parce que c'est ce qu'on me demande le plus souvent.



j'ai fait un jour un collier sans fermoir pour une personne âgée qui avait des problèmes avec les fermoirs, donc, un collier long, qui peut se passer par la tête, et ça a fait boule de neige.
j'ai varié en fonction des couleurs demandées, des perles que j'avais.
je ne vous les montre pas tous, ça serait fastidieux.







ici dans les rouges et noir, quelques perles dorées pour éclairer le tout, l'arrière en soie rouge sombre.











ici un mélange de petits tubes rose/orangés, de perles argentées, de pyrite (les irrégulières), et de marron dans une lumière incertaine de fin d'hiver.












l'arrière est en soie marron légèrement froncée.












une amie m'avait demandé un collier coloré et de couleurs vives pour réveiller un chemisier en satin blanc. je lui ai obéi avec ce jaune un peu acide que j'ai tempéré de marron avec deux perles à la feuille d'or en - fausse - Murano.



exceptionnellement celui-ci se ferme "normalement". il a inauguré la série des deux couleurs : des rangs unis d'une ou des deux couleurs, et des rangs à deux couleurs, ce qui donne une impression de mouvement.












j'ai utilisé des rocailles blanc nacré et d'autres que j'ai adoré, d'une couleur indéfinissable, mauve mordoré.

le dernier de la série (tout au moins je l'espère, parce que j'ai envie de passer à autre chose) m'avait été demandé pour une dame qui aime le rose.
ce qui m'a plongé dans une grande perplexité, parce que je n'aime guère et je n'avais donc aucune perle dans cette gamme de couleurs.
étant donné la disparition de la Boite à perles, qui était ma caverne d'Ali Baba, le choix était mince. j'ai trouvé des rocailles dans trois tons de rose, dont un tirant vers l'orange et irisé - pour que ça ne soit pas trop rose !







j'ai ajouté ces grosses perles torsadées à dominante rose pâle, parsemé certains rangs de perles plates noires que j'ai trouvées dans mes réserves, et... la dame était contente.











p.s. qui n'a rien à voir : parisiens et banlieusards, courez à la Comédie française et s'il reste encore des places, allez voir La maison de Bernarda Alba, de Lorca. l'éloge de la pièce n'est plus à faire, les comédiennes sont épatantes, le décor multifonctions extrêmement simple et très beau (une sorte de mur de cordages tressés, tantôt sombre, tantôt transparent). bref, j'ai beaucoup aimé ! ça se donne jusqu'au 25 juillet.

lundi 27 avril 2015

colliers ethniques 2

bien sûr je n'ai pas fait que deux colliers "ethniques" : il y a une suite.
un vert, un bleu et un rouge à deux rangs.




celui-ci, toujours monté sur du coton ciré noir comporte des perles en verre verts avec des taches rouges, noires et blanches qui viennent d'Afrique,
des graines de buriti et des perles carrées en lave qui viennent d'Italie.
















encore une fois entre les grosses perles j'ai intercalé des plus petites en verre, bois, jupaty, en nouant le fil pour maintenir le tout.












dans le même esprit un collier bleu, exceptionnellement symétrique !
la grosse perle centrale est en terre cuite : je l'ai nettoyée pour la débarrasser du mélange sable/terre qui restait encore et huilée. les deux rondes, noires avec une trace de peinture bleu sont dans la même matière.
enfin les perles ajourées sont en laiton et proviennent du Ghana (ou plutôt, la plupart des perles de ce type proviennent du Ghana, je suppose donc que les miennes aussi)

il a été vendu tout de suite.













et je termine par le plus beau - enfin le plus riche!
deux rangs, une fausse symétrie, que des perles, bois huilé, os, terre, graines, perles en verre faussement africaines mais fabriquées en Chine, et une perle métallique au centre dont j'avoue ne pas connaitre la provenance.

il est assez grand, lourd, et demande une belle poitrine...  et de ne pas craindre de se faire regarder.

je le vends 45 euros.








à bientôt. la prochaine fois je vous montrerai mon séraphin...



vendredi 13 mars 2015

colliers ethniques


avant toutes choses, il faut que je vous montre la petite chatte qui vient d'arriver chez nous. elle a maintenant trois mois, s'appelle Iris. elle pourrait figurer sur un calendrier des postes, mais elle sait très bien se servir de ses griffes et de ses dents !



quand elle me laisse le temps de travailler je fais des colliers.
j'avais acheté des graines - jupaty, jutaï, flamboyant, des noms qui font rêver - mais aussi du copal, l'ambre africain, et d'autres, soit par internet, soit aux Puces de Saint-Ouen, soit par une amie d'origine africaine.
ils sont tous montés sur des fils de coton ciré.





en voici un, très simple, totalement asymétrique et près du cou : graines de jutaï (brunes), de flamboyant (fine, allongée), de buriti (blanche au centre), la longue perle rouge foncé doit être en bakélite, et bois (celle qui est striée comme une petite bobine)









il faisait tellement beau ce jour là - un soleil d'hiver, bien bas, qui fait de grandes ombres - que je ne résiste pas à vous montrer un détail où on voit la brillance de la graine et aussi les perles en plastique moulé.

je le vends 25 euros.












celui-ci est nettement plus grand (56 cm), plus majestueux et ethnique, avec ses "dents" en os.
il a une fausse symétrie : les mêmes éléments - copal, jutaï, métal -  sont placés à des endroits différents. seules les "dents" l'équilibrent.
comme souvent dans mes colliers, entre les éléments importants, des petites perles en bouquet et des noeuds font la transition.
il est a priori retenu par une amie, mais si, finalement elle ne le choisit pas,  il est à 45 euros.

vendredi 30 janvier 2015

Tableaux en tissus




j'arrive juste à temps pour vous souhaiter une année de paix - intérieure - et de réalisation d'au moins un des projets qui vous tiennent le plus à coeur.

je vous ai déjà parlé de mes petits tableaux à base d'échantillons de tissus d'ameublement. il y en a d'autres qui attendaient d'être vus : je vous en montre quelques uns.





pour celui-ci j'ai gardé la base rose et verte du tissu d'origine. j'ai même renforcé les zones vert foncé avec de la chenille que j'ai fait boucler ce qui donne une impression de léger relief qui me fait penser à une carte géographique.












dans les "vallées" j'ai installé des réseaux qui se croisent ou se côtoient, qui délimitent des installations de rubans de plastique transparent, maintenus par des points au coton perlé rose.

















l'autre angle est rempli de tourbillons de fil argent maintenus par les mêmes points de fil rose, que j'ai généreusement semés tout autour.















pour rester dans les roses, celui-ci est un peu osé, genre moumoute.
j'ai utilisé un fil à tricoter synthétique jaune vif et plusieurs nuances de rose, que l'on m'a donné, et j'ai joué à fond l'opposition rose/jaune et or.








je me suis laissée guider par le motif de feuille du tissu en installant du tulle froncé sur une nervure et en soulignant le bord des feuilles de points de nœuds jaunes ou roses, et en semant quelques petits tubes dorés.










toujours en suivant - vaguement - le motif, j'ai délimité un angle avec du fil rose à longs poils, de longs tubes que je n'ai cousus qu'à une extrémité pour qu'ils puissent se redresser et j'y ai installé quatre perles en forme de tonneau dans les mêmes nuances rose mauve.













le dernier que je vous montrerai aujourd'hui, je l'ai recouvert d'un voile transparent vert sombre que j'ai ramassé dans un petit espace en lui faisant faire des plis et contre-plis, dans lesquels j'ai logé plein de petites perles jaunes.
l'angle droit est maintenu par un tissu panthère qui lui fait comme un cadre.













j'ai marié le violet au vert dans des points de feston lâches et une délimitation en nouage de coton ciré, celui que j'utilise pour certains colliers.















un boudin de soie verte retenue par des ressorts de pince à linge (eh oui, je me sers de tout!) délimite un espace où bouillonnent des choses inconnues dans de petits cratères.






comme vous l'aurez remarqué, les couleurs sont "aplaties" par une lumière d'hiver froide et intense, mais c'est le seul moyen d'avoir un éclairage suffisant en hiver.

mercredi 4 juin 2014

coussin d'alliances

savez-vous ce que c'est qu'un coussin d'alliances (ou d'alliance ?)
moi, je l'ai découvert il y a quelques mois quand on m'a demandé d'en faire un. j'ai regardé dans des boutiques et sur internet... et je me suis lancée... dans un coussin baroque, pas du tout ce que je fais d'habitude, et je ne sais toujours pas s'il est beau ou moche !
bref, voilà une photo de la chose.




je suis partie sur les prénoms et les correspondances de certaines lettres (au début il y avait un T et un J sans séparation, mais c'était illisible).
après c'était un peu à l'aventure : des chemins qui se rejoignent - ou non, qui relient les deux - ou pas, comme dans la vie.
et puis des feux d'artifices - les broderies en rond et les boutons de nacre, toutes les joies et les émerveillements de la vie.









j'ai utilisé des points très simples : points de feston lâches, parfois doublés ou imbriqués l'un dans l'autre, en jouant sur deux couleurs souvent. pour les fleurs/feux d'artifices, toujours du point de feston, tantôt vers l'intérieur, tantôt vers l'extérieur, le tout rempli, entouré de points de noeuds.












j'ai aussi utilisé un point que j'appelais point d'épine, mais qui apparemment, après consultation de mes bouquins, s'appelle point d'arête.
il est peu visible - oui, je sais, mes photos sont un peu floues ! - parce qu'il est blanc sur blanc mais toujours rehaussé de points de noeuds.









j'aurais bien aimé que le fond soit fait dans le tissu de la robe de la mariée mais je n'y ai pas eu accès. j'ai donc choisi un taffetas au damassé discret blanc cassé. quant aux couleurs, elles étaient demandées : blanc, bleu (j'en ai mis plusieurs nuances), gris et argent.
j'ai souvent mélangé un fil d'argent très fin avec deux ou trois brins de mouliné pour donner du relief.









enfin, j'avais réservé dans une "symétrie irrégulière" de chaque côté des prénoms un espace vide pour installer les rubans qui retiendront les alliances. parce que c'est tout de même ça l'utilité de cette chose, que de porter pendant trois minutes et demi les fameuses alliances qui donnent leur nom au coussin !







ils ne l'ont pas encore vu.
je ne sais pas si ça va leur plaire.
j'ai très peur.
je vous dirai.












jeudi 27 février 2014

graphismes

que faites-vous de vos boites ? boites de fromages (il y a un petit problème d'odeur que je n'ai pas encore résolu), de chocolats, biscuits, parfum, alcool ..
moi, j'ai toujours envie de les récupérer et de les décorer. il m'est arrivé qu'on me demande de décorer des boites/tirelires pour un cadeau collectif.
en voici quelques unes :






celle-ci, une boite de biscuits au gingembre anglais, a été recouverte d'intissé rose et de dentelle synthétique dorée, collés sans chercher à masquer la boite d'origine. les fils dorés avaient été bien serrés mais ils ont disparu à la première manipulation !
















là c'est une publicité pour une montre - Chanel je crois - que j'ai choisi. jeu de gris, blancs, métallisé et bandes irrégulières. un papier glacé de magazine, épais mais qui roulottait dangereusement quand il était encollé et qui a retrouvé toute sa brillance une fois sec.





je n'ai pas touché au socle de la boite qui était d'un superbe rouge sang et qui contrastait avec la sobriété du couvercle.















pour la troisième, je me suis bien amusée. elle est plus colorée et  recouverte de fragments de papier de soie, rouge sombre, bleu, blanc, et d'une affichette en papier fin, dans les verts et jaunes où j'ai laissé des fragments de lettres visibles.
j'ai déchiré et joué sur les surimpressions pour modifier les couleurs.












là aussi j'ai laissé le socle bleu indigo qui s'harmonisait bien avec l'un des papiers.






















dans un genre très différent j'ai aussi décoré des boites de porto, mais aux crayons de couleurs et selon ma fantaisie.
à vrai dire je me suis librement inspirée d'une mosaïque sur les murs extérieurs d'un café dans une petite ville du Jura suisse.











le couvercle a-t-il quelque chose à voir avec Delaunay?
seul le plaisir des couleurs a compté.
mais que de temps pour recouvrir une surface si petite ! il faut passer et repasser pour que les couleurs soient bien vives et franches.










et pour terminer la petite face d'une autre boite, toujours travaillée aux crayons.
mais cette fois j'ai inversé le couvercle pour ne pas voir la marque,  je l'ai poncé et laqué en aubergine presque noir.